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12 janvier 2012 4 12 /01 /janvier /2012 22:23

imagepp196.jpgTout homme, qu’il soit croyant ou non, inséré dans une société doit d’abord et avant tout se poser la question suivante : que dois-je faire de bon ? Cette interrogation est nécessaire du moment où le vivre ensemble s’impose à tous. Le profane peut bien se poser cette question ; le croyant aussi et même davantage. Si nous même avons eu l’idée d’une telle interrogation, c’est parce que nous avons une orientation et une idée derrière la tête : toucher l’être du croyant (chrétien catholique) dans son agir en général et celui moral en particulier.

Un jour, pendant que Jésus donnait son enseignement comme il en a l’habitude, un jeune homme s’avance vers lui et lui demande : « Bon Maître, que dois-je faire de bon pour avoir en héritage la vie éternelle ? »Cf. Mt 19, 16. Cette question posée il y a plus de deux mille ans monte encore de nos jours du fond de nombreux cœurs assoiffés de Dieu, le Véritable Bien. Que dois-je faire? Question avant tout personnelle, elle n’est ni philosophique ou encore moins scientifique. Elle est inspirée, mieux sous-tendue par une quête de soi-même, de sa véritable identité, de sa vraie vocation en ce monde en vue de Dieu et en vue aussi des autres hommes. Cette question a sa Source en Dieu et sa Finalité en Lui. Puisque Dieu Seul est Bon par excellence, nous autres mortels sommes bons par participation de cette bonté divine possédée par Lui par nature. La Bonté est donc l’essence de Dieu et c’est Lui seul qui inspire tout acte de bonté et en est l’exemple le plus parfait.

« Bon Maître, que dois-je faire de bon pour avoir en héritage la vie éternelle ? » N’est ce pas réaliser un pas vers la perfection chrétienne que de se poser franchement cette question et s’employer de toutes ses forces à lui apporter une réponse conséquente ?

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12 janvier 2012 4 12 /01 /janvier /2012 21:46
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10 janvier 2012 2 10 /01 /janvier /2012 09:19

La morale chrétienne a pour matière l’action humaine dans sa conjonction avec l’action divine et son but est d’orienter l’activité de l’homme vers Dieu. Tous les éléments et les aspects de cette morale jaillissent alors de la personne humaine dont « la dignité […] s’enracine dans sa création à l’image et à la ressemblance de Dieu »[1]. Ainsi, l’homme est constitué comme lieu et origine de la morale. Par ses actes délibérés, il tente de s’accomplir dans sa vocation à la béatitude divine qui s’exprime en vie éternelle, et qui est fondamentalement liée à la liberté dont il jouit dans son action et ses rapports aux autres. C’est cet état libre de l’homme qui permet de placer certains de ses actes sous sa responsabilité. Là intervient la réflexion morale afin d’aider à la qualification et à l’imputabilité des actes humains. Et si l’homme est libre, il exerce cette faculté grâce à sa conscience qui constitue en quelque sorte la norme prochaine de tout son agir parce qu’elle est le siège d’où émanent toutes ses décisions. Nous tenterons dans notre réflexion de présenter la moralité des actes humains et les conditions d’imputabilité (I), la conscience morale comme norme prochaine de l’agir humain (II) et nous proposerons la formation de la conscience morale comme condition pour un agir humain authentique(III) avant de parler des lois divine et humaine ainsi que la vie morale et le Magistère de l’Eglise (IV).

 

A. La moralité de l'acte humain

Par moralité, entendons la relation de l'acte libre volontaire à la règle de la moralité. Elle est ce qui permet de qualifier un acte de bon ou de mauvais. Ainsi, les actes humains sont matière de moralité, mais ils ont besoin d'être déterminés par certains critères qui permettent de préciser s'ils contribuent ou non à la progression vers la béatitude objective qui reste le pôle attractif de l'agir humain.

 

 

L’acte humain est un tout complexe dont chaque élément contribue à le dire bon ou mauvais moralement. Saint Thomas, distingue les actes humains (actus hominis) qui sont ceux qui révèlent typiquement l’homme en ce sens que sa raison, sa volonté et sa liberté y sont engagées, et les actes de l’homme (actus humanus), qui sont ceux qui nous sont communs avec les animaux et les végétaux. Les actes véritablement humains sont ceux issus de l’autodétermination en vue d’une fin précise, les actes qui portent le sceau spécifique de l’homme créé raisonnable, volontaire et libre. Mais dans l’existence concrète de l’homme, la liberté est trop complexe et s’imbrique dans la plupart de nos comportements même involontaires.

 

 

La bonté ou la méchanceté des actes ne dépend pas seulement de l’homme, de sa volonté ou de sa liberté. La moralité des actes humains dépend de l’objet choisi, de la fin visée ou de l’intention et des circonstances de l’action. Ce sont eux qui sont concernés directement pour faire des actes humains une étape vers la béatitude et pour qualifier leur moralité.

 

a. L'objet de l'acte

 

L'objet, c'est ce vers quoi l'action tend de par sa nature. L'acte sera donc bon ou mauvais selon la convenance de l'objet voulu à la règle morale, car l'objet de l'acte vient en premier lieu pour juger si cet acte est bon ou mauvais. Ainsi, l'acte peut être bon s'il est conforme à la règle morale, mauvais s'il est reprouvé, et indifférent s'il n'est pas justiciable de la règle morale. En outre, l’objet du choix peut à lui seul vicier l’ensemble d’u agir. C’est le cas des actes intrinsèquement mauvais, toujours gravement illicites en raison de leur objet : toutes les formes d’atteinte à la vie, à la dignité humaine, le blasphème et le parjure, l’homicide et l’adultère (cf. CEC 1756 et VS 79-80). Il est par conséquent toujours mauvais de les vouloir, quels que soient les motifs et les effets.

b. La fin recherchée ou intention

De toutes les sources de la moralité, la fin est la plus importante. Il ne s'agit pas ici de la finalité de l'acte qui n'est autre que son objet, mais de la fin recherchée par le sujet qui peut être différente de l'objet. Principe et terme du vouloir, la fin anime l'action et lui donne l'intégralité de la moralité d'action. Elle communique aux actes qu'elle inspire sa propre rectitude, ou sa propre déviation.

La fin est aussi le terme premier de l'intention et désigne le but poursuivi dans l'action.

L'intention (intentio = action de diriger) est un mouvement de la volonté vers la fin ; elle regarde le terme de l'agir et porte en germe soit la bonté soit la malice de l'acte complet. Seule, elle ne suffit pas pour apprécier la moralité d'un acte posé.

En résumé, disons que dans l'agir moral, c'est la finalité poursuivie qui commande, c'est-à-dire l'intention. Les moyens employés doivent lui être homogènes, sinon ils la corrompent (la fin ne justifie pas les moyens qui seraient immoraux).

 

c. Les circonstances et les conséquences

 

Tout acte est posé dans un ensemble de conditions, de personnes, de lieu, de temps, de manière. Ces relations accidentelles (temps, lieu, quantité, manière, cause finale, moyen utilisé) affectant l’action humaine de l'extérieur, en sont les circonstances."Eléments secondaires d’un acte moral, les circonstances morales sont les conditions qui s'ajoutent à un acte déjà constitué et qui le modifie dans sa substance. Elles ne peuvent de soi rendre la qualité morale des actions en elles-mêmes mauvaises, mais contribuent d'une part à aggraver ou à diminuer la qualité morale de l'acte posé, et d'autre part, à atténuer ou à augmenter la responsabilité de l'agent.

 


 

B. Conditions d'imputabilité de l'acte humain

 

 

Les actes proprement humains sont ceux qui proviennent de la volonté libérée (avec avertissement et liberté). Seulement ces actes seraient le sujet de la morale. Mais dans l’existence concrète de l’homme, il est impossible de faire une distinction entre actes humains et actes de l’homme. La liberté pénètre et colore la plupart de nos actes, de nos comportements même involontaires. La liberté se déploie à travers plusieurs éléments intégrant la responsabilité humaine.

 

 

Dans l’acte humain interviennent spécialement l’intelligence et la volonté mais aussi les sentiments qui imprègnent chaque action humaine. Les sentiments ou passions désignent les émotions ou mouvements de la sensibilité, qui inclinent à agir ou à ne pas agir en vue de ce qui est ressenti ou imaginé comme bon ou comme mauvais nous dit le CEC N° 1763. Les sentiments peuvent être assumés dans les vertus ou pervertis dans les vices (CEC 1774). Mais le rôle du « volontaire » est de les ordonner et non pas les étouffer car ils sont des stimulants pour l’action, de les tempérer et d’en canaliser ainsi l’énergie au service de nos entreprises et de nos efforts.

 

 

Tout comportement pour qu’il soit responsable doit avoir une connaissance du bien, du vrai. La connaissance de la vérité constitue la base de la liberté. Il n’y a pas de morale sans liberté mais il n’y a pas non plus de liberté sans la vérité. « Vous connaîtrez la vérité et la vérité vous libèrera » (Jn 8, 32).

La raison humaine doit proposer à la volonté un objet du vouloir volontaire, car celui-ci se définit comme un acte de la volonté délibérée[1]. Cet élément cognitif comprend avertissement, délibération et domination (maîtrise).

 

3. L'élément volitif

 

Dans tout comportement responsable intervient l'attitude volitive de la personne. C'est une instance qui donne le sens et l'unité aux éléments intégrants de la responsabilité humaine. Cette attitude volitive n’est pas une situation pure de l’homme mais elle est conditionnée par les perceptions, les sentiments et l’activité intellectuelle : par les éléments non strictement « volitifs ». La volonté exprime la totalité de l'action humaine (dimension affective, intellectuelle et exécutive) dans une perspective d'engagement et de responsabilité. Mais il existe quelques facteurs qui peuvent modifier l'imputabilité ici. Il s'agit entre autres de :

- La convoitise qui signifie le désir immodéré d'une chose. Captivante, elle trouble et aveugle la raison.

- La crainte qui diminue l'imputabilité de l'acte. Elle l'annule si cet acte suppose une entière liberté (consentement matrimonial).

- La violence: cause extérieure, elle est définie comme une pression physique, psychique ou verbale exercée sur une personne. Dans certains cas, elle annule l'exercice de la liberté et la volonté. L'acte ainsi posé n'est pas moralement imputable à son auteur.

 

 

Tout comportement humain possède une orientation vers l’exécution extérieure. Cette dimension attribue au comportement une densité et une valeur nouvelles. C’est une projection du sujet vers le monde extérieur. Par son action, le sujet agissant augmente ou diminue la richesse des biens objectifs de l’humanité.

 

 

A. Nature de la conscience morale

 

Le terme général de conscience « cum scientia » évoque l'idée de «connaître avec», la condition d'un témoin qui constate et qui juge, et cela à propos d'un contenu de ce savoir. S'il s'agit uniquement de 1a constatation d'un savoir ou d'un fait connu et perçu comme tel, on a la conscience purement psychologique (d'être conscient). Si en plus, cette conscience porte sur la valeur de l'acte personnel concernant cette chose, la conscience devient morale.

 

 

La conscience psychologique, c'est le fait d'être conscient (se rendre compte de). Elle consiste au fait que l'homme a la conscience plus ou moins claire de son existence et de celle du monde. La conscience est toujours conscience de quelque chose en ce qu’elle a des contenus et se rapporte au « Moi ». La conscience se rapporte donc au « Moi ». La conscience présente des phénomènes psychiques qui m’appartiennent à moi et, en même temps, comme une « unité ». Nous parlons de conscience quand les expériences ont été liées avec un centre commun –le moi – où sa multiplicité est synthétisée en une unité formelle.

Nous pouvons distinguer plusieurs niveaux de la conscience psychologique : l’expérience élémentaire, la conscience spontanée, « réfléchie » (on prend position sur ce qui a été vécu et ce qui est expérimenté).Tout en ne possédant pas de localisation neurologique, la conscience a une référence au substrat biologique au niveau de certaines structures du système nerveux[2].

 

La conscience est le centre le plus secret de 1 'homme, le sanctuaire où il est seul avec Dieu et où sa voix se fait entendre (Cf. CEC n° 1776). Elle est l'expression la plus profonde de la personnalité dans sa globalité et dans son désir de se réaliser. C'est encore elle qui nous fait ressentir satisfaction ou remord après un acte bon ou mauvais. De la conscience morale, on peut retenir ces quelques traits essentiels :

- La conscience est une fonction de la personne et pour la personne: elle n'est pas la voix de la nature mais de la personne qui parle avec Dieu à travers la parole-Christ, et agit non dans le monde « comme ça », sans sens, mais dans le mystère du Christ.

- Elle est une fonction de l'unité et de la lucidité de la personne: selon B. Häring, elle est tout à

fait une en elle-même, et se tient dans la vérité, le bien et l'unité, parce que créée à l'image de

Dieu.

- La conscience est la personne elle-même en relation ou qui se sent en relation avec Dieu: l'homme dans toute sa complexité est l'expression de la volonté de Dieu. Il est l'image de Dieu et de ce fait il est capable de savoir lire la volonté de Dieu dans la création. La conscience n’est donc pas dépendante de la science morale comme le concevaient les scolastiques.

En définitive, nous pouvons dire que la conscience n'est pas une substructure ajoutée à la personne comme une fonction ou une faculté nouvelle. Elle est la personne elle-même dans son dynamisme essentiel vers la plénitude de son être. En outre, il importe de noter que même si la conscience morale et la conscience psychologique sont indifférentes à cause de leur objet, elles ne sont pas contradictoires et par ce fait, il ne faut donc pas les séparer comme deux réalités irréductibles. En effet, la conscience morale présuppose la conscience psychologique mais cette dernière n'a pas besoin de la conscience morale.

La conscience psychologique est une conscience-témoignage; elle témoigne de la présence des fonctions dans le Moi, et la conscience morale est une conscience-juge. Elle ajoute à la conscience psychologique le caractère d'obligation qui compromet le Moi.

 

B. Le jugement de la conscience morale

 

La personne humaine, affrontée à une décision à prendre, doit porter un jugement sur la valeur de l'acte à poser. La conscience morale, présente au cœur de la personne, lui enjoint, au moment opportun, d'accomplir le bien et d’éviter le mal (Cf. CEC n° 1777). Mais le jugement pratique de la conscience étant complexe devant certains cas, il est nécessaire de recourir à des principes moraux.

 

 

Au moment d’expliquer l’action de la conscience morale, la première chose qu’il faut noter c’est la nécessité et la force du jugement de la conscience. Le jugement de la conscience morale est une norme intériorisée de la moralité, la norme prochaine.

 

a. La conscience : une norme

 

Quand nous disons que la conscience est une norme de la moralité, nous affirmons qu’elle possède une force normative. En plus, nous affirmons qu’aucune action humaine ne peut être considérée comme bonne ou mauvaise sans référence à la conscience. On peut comprendre cette force normative de la conscience en deux sens :

1°) Force qui manifeste la valeur objective en relation avec une situation personnelle concrète (aspect évaluatif). C’est le premier sens de la conscience : manifester, indiquer la valeur et l’appliquer aux cas particuliers.

2°) Force autoritaire (obligatoire). Cet aspect est le plus particulier pour la conscience morale. Il clarifie non seulement la situation personnelle à la lumière de la valeur objective mais il oblige et engage aussi la personne. C’est pour cette raison que la conscience est une norme prochaine de la moralité.

 

b. La conscience, une norme intériorisée

 

En disant que la conscience est une norme intériorisée, nous voulons dire deux choses :

1°) Que la conscience est la norme de la moralité par laquelle passent toutes les évaluations morales des actions humaines.

2°) que la conscience n’est pas une norme autonome. La conscience ne fait pas le bien et le mal, ne crée pas la moralité. Elle possède un rôle de manifester et d’obliger. La conscience exerce une fonction de médiation entre la valeur objective et l’agir de la personne. « Au fond de sa conscience l’homme découvre la présence d’une loi qu’il ne s’est pas donné lui-même mais à laquelle il est tenu d’obéir. Cette voix qui ne cesse de le presser d’aimer et d’accomplir le bien et d’éviter le mal, au moment opportun résonne dans l’intimité de son cœur : fais ceci, évite cela » (GS 16).

 

 

Pour un fonctionnement parfait de la conscience, il faut qu'elle agisse avec rectitude (droiture), vérité et certitude.

 

a. La rectitude de la conscience

 

La conscience droite est celle qui agit avec authenticité, c'est-à-dire de manière cohérente et essaie de chercher l'écho de Dieu dans son intérieur. Elle est la norme nécessaire du comportement et de ce fait, elle requiert pour l'homme la conscience droite pour agir correctement. Il existe donc une obligation d'agir avec la conscience droite car l'homme pour agir correctement a besoin d'une conscience droite. Toutefois, il peut exister une conscience vraie ou une conscience droite ou erronée.

 

b. La vérité de la conscience

 

La conscience vraie est celle qui est conforme à la vérité objective. Dans ce cas, on l'entend comme possibilité de rechercher ou de ne pas rechercher la vérité objective. Il y a donc obligation à rechercher la vérité objective pour l'intérioriser de sorte qu'elle soit la norme de l'agir humain.

 

c. La certitude de conscience

La troisième qualité d'un fonctionnement parfait de la conscience est la certitude. Il s'agit de l'évidence certaine qu'a la conscience subjective de la vérité objective. La conscience devant agir avec certitude, il est obligatoire de chercher et de former une conscience certaine. Toutefois, il n'est pas nécessaire d'avoir une certitude physique ou métaphysique, la certitude morale suffit. Ainsi, la conscience droite et certaine est la norme de l'agir moral et nul ne doit agir dans le doute. Il convient de distinguer différents types de doutes :

ü  Le doute positif : quand il existe des raisons graves non convaincantes en faveur ou contre un acte. Il y a là un dilemme.

ü  Le doute négatif : quand il n’existe pas de raison grave des deux côtés

ü  Le doute spéculatif : qui porte sur la vérité d’un principe moral

ü  Le doute pratique : qui porte sur la légitimité de telle ou telle action concrète

ü  Le doute de droit : il porte sur la loi, sur les principes et leur application. (Exemple : le chasseur n’est pas certain si un paragraphe donné de la loi sur la chasse est valide ou non).

ü  Le doute de fait : quand il porte sur une circonstance concrète (Exemple : le chasseur n’est pas certain si celui qui bouge derrière les buissons est un animal ou un homme).

 

 

La conscience doit être informée et le jugement moral éclairé. Une conscience bien formée est droite et véridique. Elle formule ses jugements suivant la raison, conformément au bien véritable voulu par la sagesse du créateur.

 

A. La recherche de la certitude morale

 

Parce que nul ne doit agir avec une conscience douteuse, il est nécessaire d'éliminer le doute. Ce changement du doute en certitude morale se fait à travers l'usage des principes réfléchis ou d'action, principes raisonnables qui illuminent d'une manière indirecte une situation déterminée.

 

 

Le doute est de droit quand il porte sur la loi, sur les principes et leur application. Ainsi, la loi douteuse qui touche l'existence ou la promulgation d'une loi n'oblige pas. Mais quant à la cessation, elle oblige toujours (c'est-à-dire qu'on est obligé en droit quand on doute qu'une loi a cessé ou pas).

 

 

Le doute est de fait quand il porte sur une circonstance concrète. Et lorsqu'il s'agit d'un doute de fait, on ne présume pas les choses; il faut les prouver. Ainsi :

Si le doute porte sur une action qui introduit une obligation légale, la liberté prévaut.

Si le doute retombe sur un fait duquel dépend la cessation d'une loi ou d'une obligation, la loi et l'obligation prévalent.

Disons que pour cette question des cas douteux, il s'agit de trancher entre des raisons en faveur de la liberté et des raisons en faveur de la loi dans un cas douteux. La résolution de cette question a donné naissance aux « systèmes de moralité» :

- Le probabilisme: on peut suivre l'opinion probable, même si l'opinion en faveur de la loi a plus de probabilité.

- Le probabiliorisme : on doit toujours suivre l'opinion qui est plus probable, c'est-à-dire qui a plus de raison pour elle.

- Le tutiorisme : on doit suivre l'opinion favorable à la loi, c'est-à-dire qui évite le danger de l'enfreindre (les extrêmes sont le laxisme et le rigorisme).

- L'équiprobabilisme : le doute suppose que les arguments pour la liberté soient égaux à ceux qui sont pour la loi.

 

B. La conscience erronée

 

Pour la conscience, en tant que jugement d'un acte, une erreur est toujours possible. Il arrive souvent que la conscience s'égare, par suite d'une ignorance invincible.

 

 

La conscience n'est pas un juge infaillible, elle peut se tromper. Ainsi, la conscience invinciblement erronée est une ignorance dont le sujet n’est pas conscient et dont il ne peut sortir par lui-même. Dans le cas ou cette ignorance n'est pas coupable, la conscience ne perd pas sa dignité et sa valeur obligatoire, en ce sens que, bien qu'elle nous oriente dans un sens qui' s'écarte de l'ordre moral objectif, elle ne cesse de parler au nom de la vérité sur le bien que le sujet est appelé à rechercher sincèrement (VS n° 62).

 

La conscience en tant que jugement concret ultime compromet sa dignité lorsqu'elle est coupablement erronée. Ainsi, elle est dite vinciblement erronée lorsque le sujet se trouve dans une ignorance coupable. Il se persuade qu'il agit bien, tout en sachant au fond de lui-même que la chose n'est pas claire. Tout ce qui procède de cette conscience sera par conséquent faussé.

L'ignorance coupable peut être volontairement entretenue ; elle peut aussi être l'effet d'une négligence plus ou moins grande de s'informer. En somme, nous pouvons dire que l'erreur coupable est ce manque de loyauté intérieure et ce refus de chercher la lumière en toute humilité. Et l'homme qui agit à partir d'un verdict de conscience coupablement erronée ne peut éviter le péché. D'où la nécessité de former la conscience.

 

C. Le discernement moral

 

L'éducation ou la formation de la conscience est indispensable du fait que l'homme est le sujet de certaines influences négatives. Ainsi, chaque homme a le grave devoir d'informer sa conscience, d'éclairer son jugement ou son discernement moral.

 

 

Du moment où il est avéré que la « conscience n’est pas un juge infaillible » (VS 62), il devient indispensable qu’elle soit convenablement éduquée au discernement de la volonté de Dieu, le véritable bien, évitant ainsi le péché (cf. CEC 1783-1785). Cette éducation qui conjugue théonomie et autonomie doit conduire à la responsabilité personnelle. Elle s’appuiera sur la « doctrine sainte et certaine de l’Eglise » (VS 64) fondée sur la plénitude de la Révélation, Jésus Christ, l’assistance de l’Esprit Saint, les lois humaines (civiles ou ecclésiastiques justes) et les conseils de personnes avisées et expérimentées (cf. CEC 1788). Cette formation du jugement de la conscience requiert les éléments suivants :

- Le zèle de la vérité, la recherche diligente des valeurs et des lois qui sont des conditions indispensables à toute culture de la conscience morale ;

- La rectitude du Jugement lui-même, du verdict de la conscience ;

- La certitude dans l’action qu’on pose ;

- La soumission au magistère ecclésial ;

- La docilité à l'Esprit Saint.

 

 

Si l'appel de la conscience n'est jamais exaucé, s'il est-constamment brimé, contredit, privé de tout exercice efficace, la faculté même dont il émane s'étiole, s'atrophie. De même, la désobéissance habituelle et volontaire à ses exigences, les fautes multipliées sans aucune contrition, ruinent infailliblement la conscience morale. D'où la nécessité de cultiver une conscience intègre basée sur l'appoint constant de l'humilité et la connaissance du bien et capable d'intégrer et de dépasser la loi au lieu de la nier.

 

 

A. Loi naturelle

 

Le Magistère de l’Eglise a au cours de son histoire, sous la motion de l’Esprit Saint purifié et affiné son enseignement sur la loi naturelle. « Mais le christianisme n’a pas le monopole de la loi naturelle. En effet, fondée sur la raison commune à tous les hommes, la loi naturelle est la base de la collaboration entre tous les hommes de bonne volonté quelles que soient leurs convictions religieuses »[3].

 

Du latin lex, legis, la loi est une ordonnance de raison en vue du bien commun, établie et promulguée par celui qui a la charge de la communauté. Elle est pour ainsi dire une dictée de raison capable d'orienter nos actes, de les régler et de les mesurer pour qu'ils soient méritoires de béatitudes.

 

 

Comme son nom l'indique, on entend par loi naturelle, cette loi, vraie loi dictée de raison pratique, qui n'est pas le résultat d'une libre élaboration par un législateur humain mais qui s'impose aux hommes en même temps que leur nature. Elle est une ordonnance de raison qui émane de la nature, et elle nous fait participer au mode intuitif de la connaissance angélique en nous fournissant les principes suprêmes de notre conduite, en nous dictant notre fin naturelle et les moyens essentiels pour y parvenir. Elle est innée en son principe en ce sens qu'elle n'est pas le terme laborieux d'un raisonnement, mais une proposition qui se présente à notre esprit et s'impose à lui avec une évidence plus ou moins grande.

La loi naturelle exprime ce qu'il y a de plus fondamental dans l'homme, les requêtes essentielles de sa nature qui constituent les principes de toute son activité raisonnable. Pour finir, nous vous proposons la nouvelle conception de l’Eglise sur la loi naturelle publiée récemment par la Commission Théologique Internationale :

Il est vrai que l’expression de « loi naturelle » est source de nombreux malentendus dans le contexte actuel. Parfois, elle n’évoque qu’une soumission résignée et toute passive aux lois physiques de la nature, alors que l’homme cherche plutôt, à juste titre, à maîtriser et orienter ces déterminismes pour son bien. Parfois, présentée comme un donné objectif qui s’imposerait de l’extérieur à la conscience personnelle, indépendamment du travail de la raison et de la subjectivité, elle est soupçonnée d’introduire une forme d’hétéronomie insupportable à la dignité de la personne humaine libre. Parfois aussi, au cours de son histoire, la théologie chrétienne a justifié trop facilement par la loi naturelle des positions anthropologiques qui, par la suite, sont apparues conditionnées par le contexte historique et culturel. Mais une compréhension plus profonde des rapports entre le sujet moral, la nature et Dieu, ainsi qu’une meilleure prise en compte de l’historicité qui affecte les applications concrètes de la loi naturelle, permettent de dissiper ces malentendus. Il est aussi important aujourd’hui de proposer la doctrine traditionnelle de la loi naturelle dans des termes qui manifestent mieux la dimension personnelle et existentielle de la vie morale. Il faut aussi insister davantage sur le fait que l’expression des exigences de la loi naturelle est inséparable de l’effort de toute la communauté humaine pour dépasser les tendances égoïstes et partisanes et développer une approche globale de l’« écologie des valeurs » sans laquelle la vie humaine risque de perdre son intégrité et son sens de responsabilité pour le bien de tous[4]

 

Présente dans le cœur de chaque homme et établie par la raison. la loi naturelle est universelle, immuable et indélébile. En effet, bien que les variations et les oblitérations puissent porter sur les préceptes secondaires, dans ses exigences premières, la loi naturelle ne pourrait disparaître qu'avec la raison elle-même. Il est impossible de l'ignorer totalement par le fait que sa dictée immuable se fait toujours entendre au fond de la conscience de l'être le plus immoral : le désaccord de sa conduite est cause en lui d'inquiétude et de remords.

En définitive, nous pouvons dire que la loi naturelle est le reflet de la raison divine, une participation à la loi éternelle de Dieu, un reflet de la raison divine: elle est en nous la lumière fondamentale de notre activité raisonnable, cette lumière qui nous éclaire dans nos démarches vers le bien.

 

B. Loi divine et loi humaine

 

 

Cette loi s'inscrit dans la trame de l'histoire du salut. En résumé, elle est la Parole de Dieu (A T et NT) d'où sa division en loi ancienne et loi nouvelle. Ces deux lois ne sont pas opposées, car la loi ancienne, c'est la préparation et la figuration et l'annonce, et la loi nouvelle, c'est l'achèvement et la présence et l'avènement d'une même réalité attendue, puis possédée.

- La loi ancienne : ne s'adressant qu'au peuple d'Israël, elle était la charte de l'Alliance et la constitution de cette communauté politique réservée pour le service de Dieu. Elle contient les prescriptions morales résumées dans le décalogue. Elle est imparfaite, de type humain, impossible à accomplir pleinement mais don cependant de la bonté de Dieu.

- La loi nouvelle ou loi évangélique est l'œuvre du Christ. Basée surtout sur le nouveau commandement de Jésus de nous aimer, elle accomplit, affine, dépasse et mène à la perfection la loi ancienne. Elle est la loi parfaite de la liberté. En elle, le chrétien est assuré de son but et de sa route, car le Christ est la route et la vie.

 

 

Dans toutes les sociétés, tant civiles qu'ecclésiales, il existe des lois édictées par l'homme pour le respect de la personne, du bien commun et le développement de la société. Ces lois sont dites aussi positives par le fait qu'elles sont l'effet d'un acte législatif et sont appelées lois humaines. Elles ne régissent que les actes extérieurs du fait que le législateur humain n'a prise et compétence directement que sur les actes extérieurs, actes par lesquels nous entrons en relation les uns avec les autres.

La loi humaine est une garantie contre les déficiences trop courantes du jugement; elle est une sécurité, par la forme même très générale des lois, contre les erreurs qui ne manqueraient pas de résulter des passions. Subdivisée en lois civiles et lois ecclésiastiques, elle a pour mission de constituer la règle de l'activité qui est le moyen d'atteindre la fin.

- Les lois civiles sont celles édictées par le législateur pour préciser et régir le vivre ensemble

- Les lois ecclésiastiques concernent la vie des fidèles dans l'Eglise.

 

C. Du comportement requis des fidèles par le Magistère

 

 

Lorsqu’on parie du Magistère de l’Eglise, on fait allusion à deux réalités :

- Le magistère comme l'ensemble de ceux qui, détenant l'autorité au nom du Christ, ont la charge d'interpréter de façon authentique la Parole de Dieu écrite ou transmise. Il s’agit du Pape, des évêques, des congrégations romaines etc.

- Le magistère qui désigne aussi les enseignements et les directives donnés par les pasteurs sous différentes formes au nom de la foi en Jésus Christ: conciles, synodes, encycliques etc., par rapport à la fonction d'enseignement qu'ils exercent dans l'Eglise. On distingue ici: le magistère ordinaire et celui extraordinaire.

Sa mission est liée au caractère définitif de l'alliance instaurée par Dieu dans le Christ avec son peuple; il doit le protéger des déviations et des défaillances et lui garantir la possibilité objective de professer sans erreur la foi authentique (Cf. CEC n° 890).

 

 

« Les fidèles du Christ sont ceux qui, en tant qu'incorporés au Christ par le baptême sont constitués en peuple de Dieu et qui, pour cette raison, participent à leur manière, à la fonction sacerdotale, prophétique et royale du Christ, sont appelés à exercer chacun selon sa condition propre, la mission que Dieu a confiée à l'Eglise pour qu'elle l'accomplisse dans le monde » (CEC n° 871). Il y a deux catégories de fidèles dans l'Eglise: les ministres sacrés ou clercs et les fidèles laïcs (Can 207).

 

 

Partant de la vérité du lien entre foi et agir chrétien, on peut dire que si le magistère de l'Eglise a autorité dans le domaine de la foi, il l'a aussi des mœurs, car n'importe quelle mœurs ne peut être déclarée compatible avec la foi chrétienne. Ainsi, la charge pastorale du Magistère est de veiller à ce que le peuple de Dieu demeure dans la vérité qui libère et pratique la charité.

La loi de Dieu, confiée à l'Eglise est enseignée aux fidèles comme chemin de vie et de vérité. Les fidèles ont donc le droit d'être instruits des principes divins salutaires qui purifient le jugement et, avec la grâce, guérissent la raison humaine blessée. Ils ont le devoir d'observer les constitutions et les décrets portés par l'autorité légitime 'de l'Eglise (CEC nO2037). En vertu de leur baptême, ils doivent:

- Estime et adhésion de foi, assentiment religieux de l'intelligence et de la volonté (LG

N° 25) à l'autorité théologique de l'enseignement de l'Eglise.

- S'efforcer de mener une vie sainte (c 210), de faire connaître le Christ;

- Par fidélité à la conscience et éclairés par l'enseignement de l'Eglise et unis aux autres hommes, ils doivent chercher ensemble la vérité et la solution juste à tant de problèmes moraux que soulève la vie privée comme sociale, et ce, sous le conseil des pasteurs (GS n° 16).

 

 

« Tout m'est permis, mais tout n'est pas profitable » (1 Co 6, 12a). Ainsi l'homme malgré la vertu de liberté dont il est doté, doit toujours agir en conformité avec cette voix intérieure qui lui communique ce qui convient de faire ou de ne pas faire. Cette voix qui n'est autre que la conscience atteste l'autorité de la vérité en référence au bien suprême dont la personne humaine reçoit l'attirance et accueille les commandements. Quand il écoute la conscience morale, l'homme prudent peut entendre Dieu qui parle et communique sa loi, cette loi confiée à l'Eglise et enseigné aux fidèles comme chemin de vérité et de vie. Les fidèles ont donc le droit d'être instruits des préceptes divins salutaires qui purifient le jugement et, avec la grâce, guérissent l'homme blessé.


 

 

ü  AAVV, Initiation théologique, Tome III, Cerf, Paris, 1955.

ü  AUBERT Jean-Marie, Abrégé de la morale catholique, Desclée, Paris, 1987.

ü  Catéchisme de l’Eglise Catholique, Pocket, Paris, 1999.

ü  Documents du Concile Vatican II. Constitutions Lumen Gentium et Gaudium et Spes, éd. Saint Augustin Afrique, Lomé, 2000.

ü  HÄRING Bernard, La loi du Christ, Desclée et Cie, Belgique, 1966.

ü  Jean Paul II, Lettre encyclique Veritatis Splendor, Rome, 1993.

ü  STANULA Z. François, Cours de Théologie Morale Fondamentale, Ouagadougou, 2005-2006.

ü  Thèse 27 Année Académique 2008-2009.



[1] Cf. Veritatis Splendor N° 76-83. La moralité de l’acte humain dépend avant tout et fondamentalement de l’objet raisonnablement choisi par la volonté délibérée.

[2]Cf. STANULA Z. François, Cours de Théologie Morale Fondamentale, Ouagadougou, 2000-2001, 83.

 

[3] Commission Théologique Internationale, A la recherche d’une éthique universelle. Nouveau regard sur la loi naturelle.

[4] Commission Théologique Internationale, op. cit. n 10.



[1] Catéchisme de l’Eglise Catholique, n° 1700.

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25 février 2008 1 25 /02 /février /2008 21:42

Le chrétien pouvons-nous dire est tout homme qui vit selon l'esprit du Christ. Cet esprit est amour, charité, bienveillance, service, humilité etc. C'est dire donc que tout l'agir du chrétien en société doit être imprégné de cet esprit du Christ. Alors quels rapports existent-ils entre la vie spirituelle du Chrétien et son agir moral dans la société? Ici nous allons tout simplement nous appuyer sur la dialectique paulinienne Indicatif-Impératif pour montrer la corrélation qui existe entre vie spirituelle et agir moral. La vie spirituelle et la vie morale sociale doivent être prises ensemble.

En effet, le mystère du Christ qui nous a été révélé est mystère de communion, de paix, d'amour, de lumière, de joie, de sacrifice, de témoignage. C'est pourquoi aussi, la vie du Chrétien en société doit contenir tous ces éléments. La vie morale sociale est par conséquent la vie spirituelle appliquée.  C'est ce que Saint Paul ne cesse de nous rappeler. Pour lui le chrétien doit réfléter le Christ : "Tu es, tu dois". ( c'est la dialectique indicatif-impératif). Paul ne cesse de nous exhorter : "Devenez adéquatement ce que vous êtes..." ou encore "Je vous exhorte... à cheminer de manière digne de la vocation que vous avez reçue." Eph4, 1. Le chrétien qui est bénéficiaire du mystère du salut en Christ doit marcher selon les exigences de ce mystère de salut. Le chrétien dans sa vie pratique doit correspondre à l'appel évangélique et marcher selon l'Esprit. "Laissez vous conduire par l'Esprit!" Ga5, 8.Connaître le mytère du Christ invite à se dépouiller du viel homme pour revêtir l'homme nouveau. Revêtir l'homme nouveau c'est cheminer dans la justice et la charité, rechercher la paix et semer la joie autour de soi. C'est être à son tour un autre Christ pour ses frères.

Alors dans la société le chrétien doit se distinguer des autres par son exemplarité. Ce qu'il vit dans l'Eglise ne doit pas être différent de ce qu'il fait dehors. Sa vie spirituelle doit imprégner et informer tout son agir. Ca ne doit pas être lui qui bat sa bonne ou son boy chaque jour que le Bon Dieu donne. Il ne doit pas non plus être acteur efficace de l'injustice ni de la corruption. Mais il doit toujours se comporter en enfant de Dieu au sein d'une génération dévoyée et pervertie où il brillera comme un astre dans le ciel.

 
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23 février 2008 6 23 /02 /février /2008 22:39

Le chrétien pouvons-nous dire est tout homme qui vit selon l'esprit du Christ. Cet esprit est amour, charité, bienveillance, service, humilité etc. C'est dire donc que tout l'agir du chrétien en société doit être imprégné de cet esprit du Christ. Alors quels rapports existe-t-il entre la vie spirituelle du Chrétien et son agir moral dans la société? Ici nous allons tout simplement ici nous appuyer de la dialectique paulinienne Indicatif-Impératif pour montrer la corelation qu'il existe entre vie spirituelle et agir moral. La vie spirituelle et la vie morale sociale doivent être prises ensemble.

En effet, le mystère du Christ qui nous a été révélé est mystère de communion, de paix, d'amour, de lumière, de joie, de sacrifice, de témoignage. C'est pourquoi aussi, la vie du Chrétien en société doit contenir tous ces éléments. La vie morale sociale est par conséquentla vie spirituelle appliquée.  C'est ce que Saint Paul ne cesse de nous rappeler. Pour lui le chrétien doit réfléter le Christ : "Tu es, tu dois". ( c'est la dialectique indicatif-impératif). Paul ne cesse de nous exhorter : "Devenez adéquatement ce que vous êtes..." ou encore "Je vous exhorte... à cheminer de manière digne de la vocation que vous avez reçue." Eph4, 1. Le chrétien qui est bénéficiaire du mystère du salut en Christ doit marcher selon les exigences de ce mystère de salut. Le chrétien dans sa vie pratique doit correspondre à l'appel évangelique et marcher selon l'Esprit. "Laissez vous conduire par l'Esprit!" Ga5, 8.Connaître le mytère du Christ invite à se dépouiller du viel homme pour revêtir l'homme nouveau. Revêtir l'homme nouveau c'est cheminer dans la justice et la charité, rechercher la paix et semer la joie autour de soi. C'est être à son tour un autre Christ pour ses frères.

Alors dans la société le chrétien doit se distinguer des autres par son exemplarité. Ce qu'il vit à l'Eglise ne doit pas être différent de ce qu'il fait dehors. Sa vie spirituelle doit imprégner et informer tout son agir. Ca ne doit pas être lui qui bat sa bonne ou son boy chaque jour que le Bon Dieu donne. Il ne doit pas non plus être acteur efficace de l'injustice ni de la corruption. Mais il doit toujours se comporter en enfant de Dieu au sein d'une génération dévoyée et pervertie où il brillera comme un astre dans le ciel.

 
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