La bonté ou la méchanceté des actes ne dépend pas seulement de l’homme, de sa volonté ou de sa liberté. La moralité des actes humains dépend de l’objet choisi, de la fin visée ou de l’intention et des circonstances de l’action. Ce sont eux qui sont concernés directement pour faire des actes humains une étape vers la béatitude et pour qualifier leur moralité.
a. L'objet de l'acte
L'objet, c'est ce vers quoi l'action tend de par sa nature. L'acte sera donc bon ou mauvais selon la convenance de l'objet voulu à la règle morale, car l'objet de l'acte vient en premier lieu pour juger si cet acte est bon ou mauvais. Ainsi, l'acte peut être bon s'il est conforme à la règle morale, mauvais s'il est reprouvé, et indifférent s'il n'est pas justiciable de la règle morale. En outre, l’objet du choix peut à lui seul vicier l’ensemble d’u agir. C’est le cas des actes intrinsèquement mauvais, toujours gravement illicites en raison de leur objet : toutes les formes d’atteinte à la vie, à la dignité humaine, le blasphème et le parjure, l’homicide et l’adultère (cf. CEC 1756 et VS 79-80). Il est par conséquent toujours mauvais de les vouloir, quels que soient les motifs et les effets.
b. La fin recherchée ou intention
De toutes les sources de la moralité, la fin est la plus importante. Il ne s'agit pas ici de la finalité de l'acte qui n'est autre que son objet, mais de la fin recherchée par le sujet qui peut être différente de l'objet. Principe et terme du vouloir, la fin anime l'action et lui donne l'intégralité de la moralité d'action. Elle communique aux actes qu'elle inspire sa propre rectitude, ou sa propre déviation.
La fin est aussi le terme premier de l'intention et désigne le but poursuivi dans l'action.
L'intention (intentio = action de diriger) est un mouvement de la volonté vers la fin ; elle regarde le terme de l'agir et porte en germe soit la bonté soit la malice de l'acte complet. Seule, elle ne suffit pas pour apprécier la moralité d'un acte posé.
En résumé, disons que dans l'agir moral, c'est la finalité poursuivie qui commande, c'est-à-dire l'intention. Les moyens employés doivent lui être homogènes, sinon ils la corrompent (la fin ne justifie pas les moyens qui seraient immoraux).
c. Les circonstances et les conséquences
Tout acte est posé dans un ensemble de conditions, de personnes, de lieu, de temps, de manière. Ces relations accidentelles (temps, lieu, quantité, manière, cause finale, moyen utilisé) affectant l’action humaine de l'extérieur, en sont les circonstances."Eléments secondaires d’un acte moral, les circonstances morales sont les conditions qui s'ajoutent à un acte déjà constitué et qui le modifie dans sa substance. Elles ne peuvent de soi rendre la qualité morale des actions en elles-mêmes mauvaises, mais contribuent d'une part à aggraver ou à diminuer la qualité morale de l'acte posé, et d'autre part, à atténuer ou à augmenter la responsabilité de l'agent.