L'EMPLOI (1)

Vers une théologie de l’emploi

1.      Dieu, comme un travailleur et un employeur en œuvre

Dieu n’est pas seulement à l’œuvre en cet âge mais depuis les temps qui ont précédé l’histoire de l’humanité. C’est lui en effet qui a présidé et œuvré à l’avènement de l’univers, du monde visible et tout ce qu’il contient puisqu’au commencement Dieu créa le ciel et la terre (cf. Gn 1, 1). Nous sommes saisi, non d’étonnement mais d’admiration face à Dieu qui crée, qui travaille. Du premier au sixième jour, Dieu travaille de ses mains pour appeler le néant à l’existence, pour donner vie aux plantes selon leur espèce (cf. Gn 1, 11), aux animaux selon leur espèce (cf. Gn 1, 20-25). C’est après tout ce travail préliminaire que Dieu modèle l’homme avec de la glaise du sol (cf. Gn 2, 7). Il y a donc création et agencement dont Dieu est le seul auteur sans pareil.

Ce qui est fascinant dans l’action divine après la création du ciel et de la terre ainsi que tout ce qu’ils contiennent, c’est le pouvoir accordé à l’homme de poursuivre l’œuvre de création par le travail. Par son travail, l’homme coopère à l’achèvement de la création de Dieu. En effet,

L’activité humaine, individuelle et collective, ce gigantesque effort par lequel les hommes, tout au long des siècles, s’acharnent à améliorer leurs conditions de vie, correspond au Dessein de Dieu… Car ces hommes et ces femmes qui, tout en gagnant leur vie et celle de leur famille, mènent leurs activités de manière à bien servir la société, sont fondés à voir dans leur travail un prolongement de l’œuvre du Créateur, un service de leurs frères, un apport personnel à la réalisation du plan providentiel dans l’histoire[1].

Le travail de l’homme devient comme une participation à l’œuvre du Dieu Créateur. C’est dire que dès lors, l’homme ne vit pas sur terre pour lui-même d’abord mais pour Dieu de qui il tient son existence et à qui il doit toujours rendre compte de sa mission terrestre. Il en découle alors que notre travail quel qu’il soit est commandé par Dieu si bien que nous devons l’accomplir dans la droite ligne de sa volonté. Celui qui cultive la terre, qui travaille à l’usine ou qui soigne les malades à l’hôpital est employé par Dieu pour servir l’humanité. L’emploi devient de fait une participation à l’œuvre créatrice de Dieu.

Félix OUEDRAOGO

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[1] Abbé Paul, Le dessein de Dieu et les merveilles de son amour miséricordieux, Paris 1976¹⁵, 508.