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5 mars 2014 3 05 /03 /mars /2014 18:02

La Propriété 

 

 

1°) Le concept général de propriété

Le concept général de propriété peut être défini comme un rapport spécial entre un individu (ou un institut, une fondation, une entité collective…) et « un quelque chose ».

Il n’existe pas dans la réalité un rapport ontologique (préétabli ou prédestiné) de telle nature : aucune chose n’a imprimé dans sa nature physique, chimique ou biologique, la marque de quelqu’un ; pas même les enfants par rapport à leurs parents, étant donné qu’ils ont, chacun, un patrimoine génétique différent. Le rapport (lien) entre une chose et un individu n’existe donc que dans l’esprit de l’homme et aussi, pour avoir une quelconque validité, dans l’esprit des autres individus qui font partie du même groupe humain.

Il y a plusieurs modes d’acquisition du droit de la propriété :

-          L’occupatio, c'est-à-dire la prise de possession de quelque chose qui n’appartient à personne : terre, animaux sauvages, etc.

-          L’inventio, c'est-à-dire la prise de possession d’une chose qui se trouve là, par hasard, comme une chose abandonnée par d’autres, et surtout un trésor.

-          La praecriptio, c'est-à-dire la possession sans droit de quelque chose, quand cette possession se prolonge, de bonne foi (sans savoir que la chose appartient à un autre), et sans que le propriétaire cherche à le revendiquer.

-          L’accessio, c’est à dire l’ajout de quelque chose à une chose déjà nôtre, comme la naissance d’animaux, l’enrichissement de notre terre par apport d’alluvions, la construction d’une maison sur notre terrain…

Ces modes sont les modes naturels. Il y a aussi les modes conventionnels et cela se passe toujours entre deux personnes et par consentement mutuel.

 

2°) La propriété et l’Evangile

Pour le chrétien, il n’existe pas de vraie « propriété » de l’homme sur les biens de la terre. Dieu est le seul maître absolu de toutes choses. Cette domination absolue de Dieu, qui s’exprimait dans la civilisation hébraïque à travers l’institution de l’année sabbatique, trouve son expression, dans le contexte chrétien, dans la justice de Dieu ; c'est-à-dire la volonté de Dieu qui dispose que tous les biens de la terre soient disponibles, en quantité suffisante, pour tous les hommes. C’est ainsi que dans l’Eglise primitive, il n’y a pas de pauvres : personne n’est obligé de mettre en commun les richesses, mais tous y sont invités ; et à tous incombe le devoir de secourir les faibles et les pauvres.  Cette même logique se rencontre chez les Pères de l’Eglise : tant qu’il y a des pauvres, le riche est un voleur et la richesse une injustice. Dans une telle vision, donner au pauvre est un devoir de justice parce que selon le dessein de Dieu, ce qui reste au-delà du nécessaire, n’est pas à moi, mais pour le pauvre. Nous retrouvons ici le deuxième grand précepte que nous avions énoncé dans notre dernier entretien à savoir : Si tu as, c’est pour donner !

 

Abbé Valentin DABIRE

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